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RAPHAËL, NICOLAS ET IRENE Saints Martyrs à Mytilène Mardi du Renouveau |
En 1959, au cours de
travaux entrepris dans une petite chapelle de campagne située sur
une colline aux environs du village de Thermie dans l'île de Mytilène,
un ouvrier découvrit un tombeau contenant des ossements inconnus.
Homme de peu de foi et sans respect pour les choses Saintes, il laissa
négligemment les précieux restes au pied d'un arbre, en s'en
moquant. Mais il fut bientôt châtié et ne retrouva l'usage
de ses mains qu'après avoir fait le signe de croix, pour la première
fois depuis vingt-sept ans. Par la suite il vit le Saint en personne près
de l'église et, converti de son incroyance, il devint un fervent
prédicateur de la grâce de ce Saint nouvellement révélé
par Dieu. Son épouse avait été témoin, quelque
temps auparavant, de l'apparition dans l'église en construction
d'un Hiéromoine de stature imposante, mais son mari l'avait rabrouée.
A partir de ce moment le Saint apparut à de nombreuses reprises,
en rêve ou à l'état de veille, à l'épouse
du propriétaire du terrain et à d'autres femmes pieuses du
village, ainsi qu'à des enfants et à des hommes d'âge
mûr, sans que ces personnes se fussent concertées auparavant.
Aux uns, il apparaissait sans parler, comme un Hiéromoine vêtu
de ses ornements liturgiques ou de ses vêtements monastiques. Aux
autres il révélait son nom, disant : « Je m'appelle
Raphaël », et leur annonçait qu'il était temps
désormais de le vénérer, avec ses compagnons de martyre,
de peindre leur icône et de célébrer leur mémoire,
le Mardi du Renouveau, car il allait accomplir de nombreux miracles. A
d'autres il apparaissait en compagnie de la Mère de Dieu et de Sainte
Parascève, et racontait son martyre en détail, parfaitement
concordant d'une personne à l'autre.
Saint Raphaël vécut au XVe siècle, au temps de la prise de Constantinople. Originaire de l'île d'Ithaque, il fut nommé Georges au Saint Baptême et reçut une brillante éducation, tant chrétienne que profane. Devenu moine sous le nom de Raphaël, il fut ordonné Prêtre et honoré du titre d'archimandrite et protosyncelle. En considération de ses capacités, il fut envoyé en mission par le Patriarcat OEcuménique en France, dans la ville de Morlaix. C'est là qu'il se lia d'amitié avec le Diacre Nicolas, lequel devint son collaborateur et fils spirituel. Lors de la prise de Constantinople (1453), ils se réfugièrent en Macédoine, puis quand les Turcs envahirent la Thrace (1454), ils s'embarquèrent pour l'île de Mytilène (Lesbos), et s'établirent à Thermie, dans le Monastère de la Mère de Dieu, qui s'élevait alors sur l'emplacement où l'on trouva les reliques. Le Grand Jeudi 1463, les Turcs investirent le Monastère et, saisissant l'Higoumène Raphaël, ils lui firent subir d'horribles supplices. Dans la nuit du Mardi du Renouveau, le 9 avril, après l'avoir frappé de leurs massues, ils le traînèrent à terre par la barbe, de haut en bas de la colline, puis le suspendirent à un arbre, lui percèrent les flancs à coups de lances et lui scièrent la mâchoire. C'est ainsi que Saint Raphaël fut uni pour l'éternité au Christ ressuscité. Le squelette trouvé par l'ouvrier était effectivement privé de mâchoire, et ce n'est qu'après une apparition du Saint qu'on la découvrit en terre à quelque distance de là. Les apparitions des Saints se multipliant, Nicolas finit par révéler à plusieurs personnes l'endroit précis de son tombeau. Après quelques hésitations, car ils craignaient de devenir la risée des incroyants en cas d'échec, les fidèles creusèrent et trouvèrent, le 13 juin 1960, le corps de Saint Nicolas. On avait précédemment appris de Saint Raphaël que Nicolas était originaire de Rhagès en Médie, mais qu'il avait été élevé à Thessalonique. Lorsqu'il fut à son tour saisi par les Turcs et soumis à la torture, il mourut d'un arrêt du cur au milieu des tourments. Dans le même temps, une fillette vit apparaître une autre petite fille de douze ans, à l'aspect angélique, la Sainte Martyre Irène. La Mère de Dieu raconta à une autre personne qu'Irène était la fille du maire du village, Basile, qui s'était réfugié avec d'autres habitants au Monastère. Les Turcs voulant faire avouer à son père où se cachaient les combattants chrétiens, ils prirent la fillette et, en présence de ses parents, lui coupèrent les deux mains et la jetèrent dans une jarre où ils la firent périr par le feu. Puis ils massacrèrent les parents de la fillette et l'instituteur du village, Théodore. A la suite de nouvelles révélations, on découvrit en effet les reliques de Sainte Irène, dans la jarre, conformément au récit, et près des tombeaux de Raphaël et Nicolas, les restes des autres Martyrs. Saint Raphaël révéla, au cours d'autres apparitions glorieuses, en compagnie d'une foule de Saints, qu'il s'agissait des Moniales qui, un siècle avant lui, occupaient le Monastère, et que le 11 mai 1235, l'Higoumène Olympiade et la moniale Euphrosynie y furent massacrées par des pirates turcs. Saint Raphaël permit aussi de découvrir
une icône du Christ et une source sainte, par lesquelles s'accomplissent
de nombreux miracles. En effet, les Saints ne se contentèrent pas
de révéler leur existence et les circonstances de leur martyre,
mais ils montrèrent aussi leur familiarité auprès
de Dieu par des miracles dont le nombre ne cessent de croître. Jusqu'à
nos jours Saint Raphaël apparaît, en rêve ou à
l'état de veille, à de nombreuses personnes, pieuses ou indifférentes,
en Grèce et jusqu'en Amérique ou en Australie. Il guérit
des maladies incurables, réveille les consciences endurcies par
le péché. soulage les peines et les afflictions, et manifeste
que le Seigneur. reste glorifié dans Ses Saints, aujourd'hui comme
hier, et pour l'éternité.
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