Saint Pélage 
 
 
 

09/07 - 26/06


 
 
L'Espagne, rutilante du sang de ses martyrs, offre aujourd'hui à la vénération de la Chrétienté son vaillant saint Pélage.
Pélage était encore très jeune lorsqu'il fut laissé aux musulmans de Cordoue comme otage, par son oncle qui était évêque de Salamanque. L'oncle Dulcedius avait été fait prisonnier au cours d'un combat; il se libéra aux dépens de son neveu âgé de 10 ans. L'enfant devint un bel adolescent pieux et réservé. Abd-ar-Rahmân, le huitième khalife ommiade d'Espagne et le plus brillant des khalifes de Cordoue (912-961), le fit venir un jour et, séduit par sa bonne grâce, lui promit la liberté, un beau cheval, des équipements magnifiques, de l'argent et des honneurs, s'il devenait disciple de Mahomet leur "prophète". Pélage repoussa net les avances du prince septuagénaire. "Ce que vous m'offrez n'est rien. Je ne renierai point le Christ. Chrétien, je l'ai été, je le suis, je le serai. »
C'était la mort. Le vieillard repoussé le condamna à une sorte d'estrapade, mais à une estrapade horrible où le corps serait brisé au sol. Les bourreaux l'achevèrent au couteau, coupant un bras, les jambes, le cou. Et ils jetèrent tout cela au fleuve. Des chrétiens recueillirent ces épaves glorieuses.
Ainsi parlent des Actes rédigés par un contemporain. Ce document touchant a été fuis en vers latins par Hrotswitha, abbesse de Gandersheim, quelque 40 ans après le martyre. Pélage est mentionné dans le calendrier de Cordoue de 961, et dans des calendriers mozarabes. Son corps fut transféré à Léon (967), puis à Oviedo (985). Son culte se répandit largement en Espagne.