SAINTE GUDULE
 

21 janvier / 8 janvier


 
 
Saint Witger et de sainte Amelberge eurent deux filles dont une appelée Gudule, mais on trouve également les formes Gode, Gote, Goule ou Ergoule. Elle naquit vers 650 à Ham, hameau d'Erdersem, prés d'Aalst (Alost). Suite à une vision qu'aurait eue sa mère, lui révélant la sainteté de l'enfant, on décida que Sainte Gertrude serait sa marraine, et que l'enfant lui serait confié pour recevoir auprès d'elle une éducation profondément chrétienne. Là, Gudule gravissait les échelons de la sainteté: elle s'introduisait à la doctrine chrétienne, refusait les mets variés et délicats, écoutait attentivement les lectures des offices, montrant beaucoup de charité envers les pauvres et déployait les vertus de patience, d'humilité et de douceur.

A la mort de sainte Gertrude, Gudule rentra chez ses parents. Elle passa une dizaine d'années en famille, tout en ayant voué sa virginité à Dieu. Elle mena une vie de jeûnes, de veilles et de prières. Elle fréquentait quotidiennement l'oratoire consacré au Saint Sauveur à Moorsel, faisant le bien, aidant les pauvres et soignant les malades. Elle devint ainsi vraiment la mère de tous les affligés.

Lorsque ses parents résolurent tous 2 d'embrasser la vocation monastique, les 2 soeurs restèrent ensemble pour administrer le domaine, au plus grand profit des pauvres de l'endroit. Gudule ressentait déjà l'envie d'être moniale, mais des tentations incessantes et des inquiétudes concernant son genre de vie l'assaillaient continuellement. A force de prières, elle retrouva la paix.

Gudule accompagne sa soeur chez l'évêque Aubert, mais devant les portes fermées de l'abbaye de Lobbes, elle renonce et retourne vivre à Ham, où sa charité et les miracles qu'elle accomplit attirent de plus en plus de monde. Elle guérit entre autres un enfant de 10 ans totalement paralysé et une femme atteinte de la lèpre. Une pieuse légende rapporte que, alors que Gudule était en route pour le sanctuaire de Moorsel, le diable souffla brusquement la flamme de la lanterne que portait la suivante de notre sainte, mais un ange vint à sa prière et ralluma le feu. C'est sans doute pour cela que Gudule est généralement représentée avec une lanterne ou une bougie à la main.

Sainte Gudule mourut à Ham, le 8 janvier 712, après une courte maladie. Elle fut enterrée en grande pompe dans le domaine allodial de Ham, en présence de la grande foule des malheureux qu'elle avait secourus. "L'on vit rarement autant de béquilles et de besaces à un enterrement" dit un chroniqueur. Et une légende affirme qu'un peuplier poussa en une nuit près de son tombeau, qui devint un lieu de pèlerinage très fréquenté.

Les reliques de sainte Guduie voyagèrent beaucoup: transportées à Moorsel en 760, elles furent conduites à Romsée, près de Liège en 836, ramenées à Moorsel, déposées au 10ième siècle en l'église saint Géry à Bruxelles, et enfin en l'église saint Michel de la même ville qui porta à partir du 12ième siècle le titre de "Saints Michel et Gudule". Elles disparurent définitivement au 15ième lorsque la collégiale fut mise à sac par les Iconoclastes.

Sainte Gudule est invoquée contre les maladies des nerfs, de la peau, les rhumatismes et la goutte, ainsi que contre les maladies du bétail. On la fête le 8 janvier, et elle est vénérée dans les diocèses de Malines et de Gand. Des sanctuaires lui sont dédiés à Moorsel, Romsée, Warre, et Bruxelles où la collégiale Saint-Michel et Gudule, devenue cathédrale, a retrouvé récemment son nom complet après une tentative menée en 1962 de dégommer la petite sainte mérovingienne, pour des raisons qui demeurent obscures. Le peuple d'ailleurs n'avait jamais accepté l'ukase clérical et continuait à désigner sous le nom de "Sainte Gudule" le majestueux édifice. Sainte Gudule est la patronne de la ville de Bruxeiles.