SAINT DENIS
le Nouveau 

de Zakynthos, 
Evêque d'Egine

30 décembre / 17 décembre


 
 
Né en 1547, dans l'île de Zakynthos, au sein d'une famille pieuse et distinguée, Saint Denys montra dès son enfance une vive intelligence et de fortes dispositions pour la vie contemplative. Pour mener le combat contre le monde, contre la chair et contre le diable, il renonça bientôt à tout ce qui lui était cher et devint moine au Monastère des Iles Strophades, situées à quelques milles de Zakynthos, vers le Sud. Malgré son jeune âge, il devint vite un modèle de vertu et d'observance des règles monastiques, même pour les moines éprouvés. Ses jeûnes, ses veilles quotidiennes Pendant la plus grande partie de la nuit, ses prières et ses méditations assidues le firent élever à la dignité sacerdotale.

Après quelque temps, comme il cherchait un navire pour se rendre en pèlerinage aux Lieux Saints, il passa par Athènes, où l'Archevêque, informé de ses brillantes vertus, le pressa d'accepter la charge d'archevêque d'Egine. Abandonnant son projet et sacrifiant son amour de la solitude pour obéir à la volonté de Dieu, l'humble moine monta sur le trône épiscopal et guida avec sagesse et paternelle sollicitude son troupeau spirituel dans les chemins de la Grâce. Comme au fil des ans sa renommée grandissait, il décida finalement de démissionner pour échapper à la vaine gloire et à la dispersion du monde, et regagna sa patrie, en 1579. Sur l'injonction du Patriarche de Constantinople, il remplaça pendant quelque temps l'Evêque défunt de Zakynthos; puis, sitôt élu son remplaçant, il courut avec empressement se retirer dans les hauteurs de l'île, au Monastère de la Mère-de-Dieu Anaphonitria, dont il devint le père spirituel. De nouveau seul avec Dieu, il reprit avec l'empressement de sa jeunesse le jeûne, l'ascèse et la prière. Il ne laissait jamais personne entrer dans sa cellule, d'où il ne sortait que pour distribuer des aumônes aux pauvres ou pour prodiguer à ses disciples son enseignement lumineux.

Il excellait par-dessus tout dans l'amour du prochain et la mansuétude. Un jour, l'assassin de son propre frère, poursuivi par la police et par les parents de la victime, parvint jusqu'au monastère et demanda asile à Saint Denys, sans savoir de qui il s'agissait. En apprenant la cause de sa fuite et qui était la victime, l'homme de Dieu contint de toute sa force la douleur de la nature et la tentation de tirer vengeance de ce crime. A l'imitation du Christ pardonnant à ses ennemis et priant pour ses persécuteurs, il s'avança vers lui avec compassion, le réconforta, l'exhorta au repentir et le cacha dans une cellule retirée. Quand les poursuivants arrivèrent au monastère, ils annoncèrent la terrible nouvelle au Saint, qui feignit de l'ignorer et essaya de calmer leur agitation et leur désir de vengeance par des paroles de paix. Une fois la troupe éloignée, il fit sortir le meurtrier, paralysé de terreur et de surprise devant cet exemple de bonté surhumaine, puis il le renvoya librement pour travailler au salut de son âme, après l'avoir muni de vivres et d'argent pour le voyage.

Orné de vertus si sublimes, Denys reçut également de Dieu le pouvoir d'accomplir des miracles. Un jour de pluies torrentielles, il fit arrêter le cours d'un fleuve en crue pour le traverser, lui et son disciple. Comme le corps d'une femme morte, objet d'une malédiction, ne pouvait se décomposer, Denys fit ouvrir son tombeau et lut la prière d'absolution. Aussitôt après, le corps tomba en poussière, conformément à la nature. Par la force de sa prière, il donna l'occasion à des pêcheurs infortunés, qui blasphèmaient contre Dieu et contre son serviteur, de faire une pêche miraculeuse et de se repentir ainsi de leur impiété. Dieu l'avait en plus orné du don de clairvoyance et de discernement des coeurs, de sorte qu'il rappelait leurs péchés, omis ou gardés secrets, à ceux qui venaient se confesser à lui.

Le saint prélat parvint ainsi jusqu'à l'âge de 75 ans, répandant autour de lui les miracles, la joie, la paix et l'amour pour tous. Le corps accablé par une douloureuse maladie et par de longues années d'ascèse, il remit son âme à Dieu, le 17 décembre 1622, après avoir prédit son décès à ses disciples quelques jours auparavant. Selon sa volonté, son corps fut transporté immédiatement au Monastère des Strophades pour y être enseveli, accompagné des hymnes et des prières d'une grande foule. Quelque temps plus tard, à la suite d'un grand nombre d'apparitions du Saint à l'Higoumène et aux frères du monastère, on procéda à l'exhumation de ses Reliques. Et, ô miracle, on eut alors la surprise, de découvrir sa dépouille totalement incorrompue, exhalant un suave parfum de vie éternelle. On plaça le corps, revêtu de ses ornements épiscopaux, dans le narthex de l'église; puis, en 1717, à la suite de la dévastation du monastère par des pirates turcs, on transféra la précieuse Relique dans la cathédrale de Zakynthos, où elle est vénérée avec dévotion par tous les habitants de l'île. Les miracles, les apparitions et les signes multiples par lesquels Saint Denys a montré jusqu'à aujourd'hui qu'il est toujours bien «vivant», l'ont fait considéré comme le principal protecteur et patron de Zakynthos.