Saint Barhadbesada
martyr 

28/07 - 15/07
 


 
 
Barhadbesaba veut dire "fils du dimanche"; c'est l'équivalent perse du français Dominique. Barhadbesaba était un diacre d'Arbèle qui fut arrêté et mis à mort pendant la quinzième année de la persécution de Sapor II, en 354-355, le 20 de la lune de Tarmuze, ce qui correspond au 15 juillet 355. Le tyran Sapor Tamsapor dont il est question était un puissant personnage : il n'était pas vice-roi, mais probablement gouverneur militaire. Son surnom de Tamsapor est une distinction honorifique accordée par le roi. Ce personnage se retrouve dans les Actes d'autres martyrs de l'Abiadène. Le bourg d'Hazza où est mort Barhadbesaba est situé dans la banlieue d'Arbèle.

Le récit de son martyr :

"La quinzième aimée de la persécution, Sapor Tamsapor fit arrêter à Arbèle le diacre Barhadbesaba. Pendant qu'on le torturait le tyran lui disait : Adore le feu et l'eau, mange du sang des animaux et aussitôt tes tourments cessent et tu es libre. Mais le martyr, trop heureux de souffrir pour son Dieu, souriait et insultait au tyran : Qui es-tu, lui criait-il, pour me forcer à abjurer la religion de mon enfance? J'en jure par le Dieu que j'aime de toute mon âme et par son Christ, en qui j'ai mis mon espoir, ni toi, ni ce roi dont tu vantes la puissance, ni les tourments, rien ne pourra me séparer de la charité de mon Jésus, que j'ai aimé par-dessus toutes choses depuis ma plus tendre enfance jusqu'à ma vieillesse. Alors le tyran condamna le diacre à avoir la tête tranchée.
« Il y avait alors dans les prisons un chrétien d'une haute naissance, nommé Agaï, qui, dans une première épreuve, avait eu l'honneur d'être emprisonné pour avoir généreusement confessé la loi, mais depuis il n'avait plus de chrétien que le nom. Le gouverneur fit ôter ses chaînes à ce lâche apostat et le condamna à remplir à l'égard du saint diacre l'office de bourreau. Il voulait sans doute, en lui commandant ce nouveau crime, le punir de sa première résistance.
« On conduisit donc Barhadbesaba en dehors des murs d'Hazza sur une colline. Là les gardes l'attachèrent à un poteau et il attendit le coup fatal. On présenta à Agaï un glaive et on lui commanda de le tirer et de remplir son office. Il obéit, l'infâme, mais il trembla. Hors de lui, ne sachant ce qu'il faisait, il ne porta que des coups mal assurés. Sept fois il frappa le martyr sans faire tomber sa tête. Alors il jeta son glaive, mais les spectateurs indignés le forcèrent à le reprendre et à achever sa victime. Il ramassa donc son épée sanglante, l'essuyant sur le corps du saint martyr, et la plongea dans ses entrailles. Le martyr expira aussitôt.
Dieu punit bientôt l'apostat. Je dois raconter ici ce prodige. Au moment où le diacre expirait, il fut frappé d'une épouvantable maladie qui fit enfler comme une poutre sa main sacrilège. Aussi était-il forcé de rester toujours au lit afin d'appuyer sa main qui tomba en pourriture, et le malheureux mourut quelques jours après cette maladie extraordinaire, abandonné de tout le monde.
« Deux soldats, par les ordres du tyran, gardèrent le corps du martyr, mais deux clercs se concertèrent, et se cachèrent pendant la nuit dans un lieu voisin afin d'enlever les saintes reliques pendant que les gardes dormiraient. Ils essayèrent d'abord de les gagner par de l'argent, mais, n'ayant pas réussi, ils les attaquèrent au milieu de la nuit pendant qu'ils étaient plongés dans un profond sommeil, les garrottèrent, emportèrent le corps et l'enterrèrent à la faveur des ténèbres où ils voulurent. »