Paul I Empereur de Russie Né le 1er octobre 1754 Règne de 1796 à 1801 |
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Lorsque la Grande
Catherine meurt soudainement le 6 novembre 1796, elle ne laisse aucun testament
officiel désignant son héritier légitime. Depuis Pierre
Ier le Grand, les empereurs ou impératrices de Russie peuvent désigner
clairement leur successeur sans tenir compte de la filiation directe.
Les proches de Catherine savent, depuis la venue au monde de son premier petit-fils Alexandre, qu'elle souhaite privilégier celui-ci par rapport à son fils unique Paul qu'elle n'a pu élever elle-même. Elle devient alors une grand-mère attentive, se chargeant de l'éducation d'Alexandre puis de son frère Constantin, de leur instruction générale et de leur formation intellectuelle, notamment par le suisse républicain Frédéric-César Laharpe, souhaitant faire de ces futurs dirigeants de la Russie des hommes éclairés. |
Pierre III et Catherine ©DR |
Maria Fiodorovna
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Enlevé à
sa mère par sa grand-tante, l'impératrice Elisabeta Petrovna,
Paul Petrovitch avait sept ans lorsque mourut son père, vraisemblablement
tué par un des chefs de l'insurrection (Alexis Orlov) ayant amené
Catherine au pouvoir.
Persuadé, qu'il est bien le fils
de Pierre III (malgré des doutes sérieux quant aux facultés
de procréation de son père) il n'aura de cesse de le venger
en détruisant tout ce que sa mère a édifié.
Ses contemporains le décrivent dans
sa jeunesse comme étant sujet à la "mélancolie" bien
que d'un esprit aigü et de grande culture. Frédéric II, le recevant
à Berlin où le futur tsar est venu rencontrer sa seconde épouse
Sophie-Dorothée de Wurtemberg (devenu Maria Fiodorovna), le juge
ainsi : La tsarine lui donnera dix enfants dont
trois seront tsars. |
L' empereur, fasciné
par l'art militaire prussien, établit dans son domaine de Gatchina,
une garde personnelle d'élite (2399 soldats et 138 officiers)
qui doit servir d'exemple à toute l'armée russe.
Ne supportant pas le moindre laisser-aller
lui rappelant les moeurs libérales de la révolution française
qu'il a fini par haïr, il interdit par oukase la valse qui lui semble
être une dépravation française, le port des chapeaux ronds,
des bottes à revers et des pantalons courts. Il bannit du langage
les mots "citoyens, clubs, société" et bien sur "révolution",
même celle des astres. Principal artisan de la IIème coalition contre la France républicaine, il est cependant rassuré par l'ascension de Napoléon et, devenu ennemi des anglais, il veut les surprendre sur un territoire où ils ne l'attendent pas : il envoie les cosaques du Don envahir l'Inde. Heureusement sa mort arrêtera in extrémis cette folle expédition. |
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Tout ne fut pas outrancier dans le règne
de Paul Ier : durant la première période de son règne,
il tente de limiter le temps de travail des serfs à trois jours pour
leur maître et interdit le travail le dimanche et les jours de fêtes
religieuses; il réduit le prix du sel et crée un fond d'approvisionnement,
véritable banque de réserves alimentaires pour les périodes
de famine; il fonde également la "Haute Ecole de Médecine".
D'une puissance de travail frénétique à défaut d'être utile, il publit, en moins de cinq ans de règne, 2179 oukazes ou décrets. Il déteste la noblesse et rétablit les châtiments corporels pour les nobles. Une phrase est restée célèbre et résume bien l'opinion de ce souverain autocrate : "N'est grand en Russie que celui à
qui je parle Après un première tentative de complot organisée par l'ambassadeur d'Angleterre Lord Charles Whitworth, sa maîtresse Olga Gerebtsov, soeur de Platon Zoubov (dernier favori de Catherine II) et le vice-chancelier Nikita Panine, une seconde conjuration prend forme sous le contrôle du comte Pierre Alexéïevitch Pahlen. Pahlen est gouverneur de Saint Pétersbourg
et gagne rapidement la confiance de Paul. Il s'assure du soutien de Talyzine, commandant du régiment Préobrajenski et d'autres officiers supérieurs : ils seront cinquante en tout. Le premier problème à résoudre est la réticence d'Alexandre, le tsarévitch, mais la soudaine toquade de Paul Ier pour un neveu de son épouse et ses projets d'en faire son héritier après l'avoir adopté, vont vaincre ses hésitations. Pahlen promet que le seul but est une abdication de Paul en sa faveur et qu'en aucun cas on n'attentera à la vie du tsar. |
La nuit du 11
au 12 mars est choisie car le régiment Semionovski sous le commandement
d'Alexandre assure la garde extérieure du chateau Michel, encore
en construction, où Paul a décidé de résider.
Les conjurés pénètrent tout d'abord dans un bibliothèque
avant les appartement de l'empereur, puis dans la chambre à coucher
où les officiers annoncent à Paul qu'il est arrêté.
On ne sait exactement ce qui se passa dans les minutes qui suivirent mais selon les dires du général Bennigsen, un des frères Zoubov (Nicolas) aurait lancé une tabatière en or massif avec force et atteint le tsar à la tempe. Certains affirment qu'un des officiers de la Garde à cheval finit par l'étrangler avec une écharpe de commandement. Lorsque Pahlen annonce la nouvelle au nouvel
empereur celui s'effondre : il est parricide par procuration.
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