Les Varègues
et 
les Origines
de l'Etat Kiévien

 
 
LES VAREGUES

Le mot "varègue" est d'origine scandinave. Il désigne un groupe de tribus, qu'elles soient scandinaves, slaves ou finnoises,  liées entre elles par un serment d'entraide (Vàr) : partager les combats et ...partager les profits. 
Si les Varègues sont de grands voyageurs commerçants, ils sont cependant avant tout des pirates et des bandits, mettant leurs talents de combattants au service de qui les payent, mais également prêts à se servir eux-mêmes en prélevant tribut sur les Tchoudes, les Slaves, les Mériens ou les Polianes.


 
L'APPEL AUX VAREGUES

En 862,  les habitants de Novgorod, lassés des conflits opposants deux tribus slaves, Slovènes et Krivitchis, à des tribus finnoises, lancèrent cet "Appel au VarËgues"  afin qu'ils envoient quelqu'un capable d'apaiser leurs dissensions, de leur donner une forme de discipline et de gouvernement. 

La "Première Chronique" raconte les événements ainsi :

"Ils traversèrent la mer pour pour se rendre auprès des Varègues, des Rus. Car ces Varègues s'appelaient Rus; d'autres s'appellent Suédois, d'autres Normands, d'autres Angles, d'autres Goths. 
Or les Tchoudes, les Slaves, les Krivitchi, les Vés dirent aux Rus : "Notre pays est grand et riche; mais il n'y a point d'ordre parmi nous; venez donc nous régir et nous gouverner." 
Et trois frères furent choisis avec leur clan (familles) et ils emmenèrent avec eux tous les Rus, et ils allèrent chez les Slaves.
L'aîné, Rurik, vint régner sur Novgorod, le second Sinéus sur Beloozéro, et le troisième, Truvor sur Izborsk. Et c'est de ces Varègues que le pays russe prit son nom. Les habitants de Novgorod, ceux-là sont de descendance varègue, mais auparavant c'étaient des Slaves."


 
 KIEV

Rurik restant seul survivant des trois, il "hérita" des territoires, puis envoya deux chefs varègues, Askold et Dir, vers le sud par le Dniepr. Ils décidèrent d'occuper Kiev, dont l'implantation géographique en faisait une ville agréable. Située sur une hauteur dans une boucle du fleuve, elle permettait de dominer le commerce et les attaques!
A la mort de Rurik, la régence est confié à Oleg pour le jeune Igor. Vers 878 Oleg part en expédition vers Kiev où se sont installés les anciens compagnons de Rurik, leur prend la ville en 882, et les jugeant coupables de déloyauté, les expédie ad patres! 

Igor pourra enfin s'installer sur le trône en 913 à la mort d'Oleg. Ce fut véritablement le premier prince Kièvien; il combattit contre les Drevlianes, installa l'ordre sur ses territoires qui s'agrandirent sur les régions slaves de l'Est. Sa plus remarquable erreur fut d'attaquer Constantinople : il prit les faubourgs de la ville mais ses navires furent ravagés par les feux grégeois des byzantins.
Lorsqu'il fut tué par les Drevlianes, son épouse Olga fut régente pour leur fils Sviatoslav

Ayant accédé au trône,  ce jeune homme ne régna qu'une dizaine d'années qu'il occupa à guerroyer : Bulgares, Khazars, Alains et peuples du Caucase firent les frais de ses ambitions territoriales jusqu'à ce que le Khan Petchénègue fasse une coupe à boire avec le crâne du prince russe.

De ses trois fils, Vladimir fut le Grand Duc Vladimir-le-Soleil-Rouge, également Saint Vladimir, qui  unifia les territoires et imposa le christianisme comme religion d'Etat. Sous son règne le temps, pour atteindre les frontières, passa de une à deux journées de cheval à partir de Kiev.

La Russie Kiévienne atteignit son apogée sous le règne de Iaroslav-le-Sage qui consolida la richesse intérieur et commença à entretenir des relations plus diplomatiques que guerrières avec tous ses voisins proches ou éloignés. Il pris par testament  la malheureuse initiative d'attribuer à ses fils des principautés différentes. Loin de les obliger à coopérer cette distribution déclencha des guerres et des rivalités qui amorcèrent le déclin de l'Etat kiévien .


"LA PREMIERE CHRONIQUE"


Datant du début du XIIe siècle, elle est la principale source écrite relatant les événements de la création de la Russie. Appelée aussi "Chronique des temps passés", "Chronique des temps anciens", elle fut longtemps considérée comme l'oeuvre d'un seul homme :  le moine Nestor. Des recherches linguistiques plus récentes (fin XIXe) tendraient à prouver que son rédacteur avait utilisé des écrits antérieurs :  la "Compilation initiale" datant du XIe.
Si nombre de ses descriptions sont sujet à caution, elle n'en reste pas moins un document exceptionnel, même si elle fut rédigée dans le but de consolider le prestige d'une dynastie en lui donnant des origines flatteuses!


 

LA DYNASTIE DE RURIK

Les dates  indiquées sont celles des années de règne.
Les dates des règnes discontinus sont écrites en jaunes.



 
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©Marie DERIGLAZOFF-2001à2010